Le non agir (Неделание) - Вариант

Неделание
Примечания
Le non agir (Вариант)

LE NON AGIR

Le rédacteur d’une Revue parisienne supposant, comme il me le dit dans sa lettre, que l’орiniоn de deux écrivains célèbres sur l’état actuel des esprits ne serait pas sans intérêt pour moi, m’a envoyé deux fragments de journaux français contenant l’un le discours de M. Zola prononcé au banquet de l'association générale des étudiants, l’autre une lettre de M. A. Dumas au rédacteur du Gaulois.

Ces documents sont en effet d’un profond intérêt pour moi tant à cause de la renommée de leurs auteurs et de leur actualité que de ce qu’il est difficile de trouver dans la littérature actuelle sous une forme plus succincte énergique et éclatante l’expression du deux forces fondamentales qui composent la résultante suivant laquelle se meut l’humanité: l’une la force de la routine, qui tache de retenir l’humanité dans la voie qu’elle suit, l’autre celle de la raison et de l’amour qui la pousse vers la lumière.

’approuve pas que les nouveaux guides de la jeunesse française lui recommandent une foi qui ne lui paraît être ni bien claire ni bien arrêtée, et, de son côté lui recommande de croire à quelque chose qui lui paraît parfaitement claire et arrêtée, à la science et surtout au travail.

Il existe un philosophe chinois, peu connu, nommé Laodzi, fondateur d’une doctrine religieuse (la première et la meilleure traduction de son livre «De la voie de la vertu» est une traduction française de Stanislas Julien) qui pose comme fondement de sa doctrine le tao, mot qui se traduit par raison, voie, vertu. Or le tao ne peut être atteint que par le non agir, selon la traduction de M. Julien.

Tous les malheurs de l’humanité proviennent selon Laodzi non pas de ce que les hommes ont négligé de faire ce qui était nécessaire, mais de ce qu’ils font ce qui ne l’est pas; de sorte que si les hommes pratiquaient comme il le dit le non-agir, ils seraient non-seulement débarrassés de leur calamités personnelles, mais encore de celles inhérentes à toute forme de gouvernement, ce dont se préoccupe tout particulièrement le philosophe chinois. L’ideé de Laodzi paraît bizarre, mais il est impossible de ne pas être de son opinion quand on considère les résultats auxquels aboutissent les occupations de la grande majorité des hommes de notre siècle.

Que tous les hommes travaillent avec constance et le travail leur rendra «la vie saine, joyeuse et les délivrera du tourment de l’infini». Travailler? Mais à quoi? Les fabricants et les vendeurs d’opium, de tabac, d’eau de vie, tous les tripoteurs de la bourse, les inventeurs et les fabricants d’engins de destruction, tous les militaires et autres travaillent, mais il est évident que l’humanité ne ferait que gagner si tout ces travailleurs cessaient leur travail. Mais la recommandation de M. Zola ne concerne peut-être que les gens dont les travaux sont inspirés par la science. La plus grande partie du discours de M. Zola est destinée à la réhabilitation de la science qu’il suppose attaquée.

Eh bien. Je reçois continuellement de la part de divers auteurs qui ne trouvent point d’appréciateurs, des brochures, opuscules, livres imprimés et en manuscrits, produits de leur travail scientifique. L’un a résolu définitivement, comme il le dit la question de la gnocéologie chrétienne, un autre a écrit un livre sur l’éther cosmique, un troisième a résolu la question sociale, un quatrième la question d’Orient, un cinquième rédige une revue théosophique, un sixième, en un gros volume a résolu le problème du cavalier dans le jeu d’échecs.

ûment et au nom de la science, mais je crois ne pas me tromper en disant que le temps et le travail de mes correspondants ont été employés non seulement inutilement, mais encore d’une manière nuisible, car tous ces hommes ne travaillent pas seuls, mais des milliers de gens sont occupés, autre la fabrication du papier, des caractères et des machines nécessaires à l’impression de leurs ouvrages, à nourrir, vêtir et entretenir tous ces travailleurs de la science.

Travailler au nom de la science? Mais le fait est que le mot science a un sens tellement large et si peu défini que ce que certaines gens considèrent comme science est considéré par d’autres comme une occupation oiseuse et vaine, et cela non seulement par les profanes mais par les prêtres de la science eux mêmes. Tandis que les savants spiritualistes considèrent la jurisprudence, la théologie et la philosophie même comme les sciences les plus nécessaires et les plus importantes, les positivistes considèrent précisément ces mêmes sciences comme des futilités, n’ayant aucune valeur scientifique, et réciproquement, ce que les positivistes estiment comme la science des sciences — la sociologie est considérée par les théologiens et les philosophes spiritualistes comme un assemblage d’observations et d’assertions arbitraires et inutiles. De plus dans une seule et même branche, en philosophie de même que dans les sciences naturelles chaque système a d’ardents défenseurs et de non moins ardents détracteurs, également compétents, mais soutenant des opinions diamétralement opposées.

Excepté cela ne voit-on pas chaque année de nouvelles découvertes scientifiques qui après avoir émerveillé les badauds du monde entier et fait la gloire et la fortune de leurs inventeurs sont reconnues pour de ridicules erreurs par ceux mêmes qui les avaient pronées.

Nous savons tous ce que les Romains regardaient comme la science par excellence, comme l’occupation la plus importante et dont ils se glorificient par devant les barbares était la rhétorique, c’est à dire un exercice dont nous nous moquons aujourd’hui et qui n’a pas même rang de science. De même il nous est difficile de comprendre à présent l’état d’esprit des savants du moyen âge qui étaient pleinement convaincus que toute la science se concentrait dans la scolastique. Or, si notre siècle ne fait pas exception, ce que nous n’avons aucun droit de supposer, il ne faut pas une grande hardiesse d’esprit pour conclure par analogie, que parmi les connaissances qui occupent principalement l’attention des savants de notre siècle et qu’on appelle science, il s’en trouve nécessairement de telles qui auront pour nos descendants la même valeur qu’ont pour nous la rhétorique des anciens et la scolastique du moyen âge.

Le discours de M. Zola est surtout dirigé contre certains guides de la jeunesse qui l’engagent à revenir aux croyances religieuses. M. Zola comme champion de la science se croit leur adversaire, mais au fond la base de sa doctrine et de ceux contre lesquels il s’arme est la même et n’est autre que la foi, comme il le dit lui-même.

énéralement reçue que la religion et la science sont opposées l’une à l’autre. Elles le sont en effet, mais seulement par rapport au temps c. à d. que ce qui était considéré par les contemporains comme science devient religion pour leurs descendants. Ce qu’on désigne ordinairement du nom de religion n’est en grande partie que la science du passé, tandis que ce qui est généralement désigné par le nom de science n’est pour la plupart que la religion du présent.

Nous disons que l’affirmation des Hébreux que le monde a été créé en 6 jours, que les fils seront punis pour les péchés de leurs pères, qui certaines maladies peuvent être guéries par la vue d’un serpent, sont des données de la religion, tandis que les affirmations de nos contemporains que le monde s’est crée de lui-même en tournant autour d’un centre qui est partout, que toutes les espèces proviennent de la lutte pour l’existence, que les criminels sont les produits de l’hérédité, qu’il existe des microorganismes en forme de virgules qui provoquent de certaines maladies, sont des données de la science, mais il est facile de voir, en se transportant en imagination dans l’état d’esprit de l’ancien Hébreu que pour lui la création du monde en 6 jours, le serpent guérissant les maladies et autres..., étaient des données de la science à son plus haut degré de développement tout comme pour un homme de notre temps la loi de Darwin, les virgules de Koch, l’hérédité et a. d. s. Comme l’Hébreu croyait non pas précisément à la création du monde en 6 jours, au serpent guérissant certaines maladies et autres..., mais à l’infaillibilité de ses prêtres et par cela même à toutes leurs affirmations, de même la grande majorité des gens civilisés de notre temps ne croient pas à la formation des mondes par la rotation, ni à l’hérédité, ni aux virgules, mais à l’infaillibilité de certains prêtres laïques qu’on appelle savants et qui affirment avec le même aplomb tout ce qu’ils prétendent savoir.

Je me permets de dire encore ce que j’ai remarqué plusieurs fois: de même que les anciens prêtres n’étant contrôlés que par leurs collègues se permettaient des écarts de la vérité rien que pour le plaisir d’étonner et de mystifier leur public de même les prêtres de la science font la même chose avec la même effronterie. La majeure partie de ce qu’on appelle religion n’est que la superstition du passé; la majeure partie de ce qu’on appelle science n’est autre chose que la superstition du présent. Et la proportion d’erreur et de vérité est, je suppose, à peu près, la même. Par conséquent travailler au nom d’une croyance en quoi que ce soit, religion ou science, est non seulement un moyen douteux pour améliorer l’existence des hommes, mais un moyen dangereux, pouvant produire plus de mal que de bien. Consacrer sa vie à remplir les devoirs imposés par la religion: prières, communion aumônes, ou bien, d’après le conseil de M. Zola, la vouer à certains travaux scientifiques et apprendre à la veille de sa mort que le principe religieux ou scientifique au service duquel on avait consacré toute sa vie n’était qu’une ridicule erreur...

En autre, avant même d’avoir lu le discours de M. Zola dans lequel le travail en soi-même, quel qu’il soit est mis au rang de mérite, j’ai toujours été étonné de l’opinion établie surtout en Europe que le travail est une espèce de vertu. J’ai toujours cru qu’il n’était pardonnable qu’à un être privé de raison, comme la fourmi de la fable d’élever le travail au rang de vertu et de s’en glorifier, M. Zola assure que le travail rend l’homme bon; j’ai toujours remarqué le contraire. Sans parler du travail égoïste dont le but est le bien-être ou la gloire de celui qui travaille, qui est toujours mauvais, le travail conscient, l’orgueil de son travail rend non seulement la fourmi mais l’homme cruel. Qui de nous ne connaît ces hommes inaccessibles à la vérité et à la bonté, qui sont toujours tellement occupés qu’ils n’ont jamais le temps non seulement de faire le bien, mais de se demander si l’affaire à laquelle ils travaillent n’est pas nuisible. Vous dites à ces gens: votre travail est inutile ou peut être pernicieux, en voici les raisons, attendez, examinons la chose. Ils ne vous écoutent même pas et répliquent avec ironie: vous êtes à votre aise pour raisonner. Ai-je le temps de discuter. J’ai travaillé toute ma vie et le travail n’attend pas; j’ai à rédiger un journal quotidien avec un demi-million d’abonnés; je dois organiser l’armée; j’ai à construire la tour Eiffel à organiser l’exposition de Chicago, à percer l’isthme de Panama, à faire des recherches sur l’hérédité, sur la thélépathie ou sur le nombre de fois que tel ou tel auteur classique a employé tel ou tel mot. Les hommes les plus cruels de l’humanité, les Nerons et le Pierre I ont été constamment actifs, ne restant pas un instant livrés à eux mêmes, sans occupations ou sans distractions.

Si même le goût du travail n’est pas un vice, il ne peut à aucun point de vue être envisagé comme un mérite. Le travail pas plus que la nutrition ne peut être une vertu, le travail est un besoin dont la privation est une souffrance et l’élever au rang de mérite est aussi monstrueux que d’on faire autant pour la nutrition. La seule explication de cette étrange valeur attribuée au travail dans notre société est que nos ancêtres ont érigé l’oisiveté en attribut de noblesse, presque de mérite et que les gens de notre temps ne se sont pas encore complètement libérés de ce préjugé. Le travail, l’exercice de nos organes, ne saurait être un mérite, parce qu’il est toujours une nécessité pour chaque homme ainsi que pour chaque animal, comme le certifient égalemens les galopades d’un veau attaché à une corde et dans notre société, les exercices stupides auxquels s’adonnent les gens riches et bien nourris, qui ne trouvent pas d’emploi plus raisonnable et utile à leurs facultés mentales que la composition et la lecture d’articles de journaux et de romans, le jeu d’échecs et de cartes, la gymnastique, l’escrime, le lawn-tennis, les courses et autres, pour l’exercice de leurs museles.

’est pas une vertu, mais dans notre société défectueusement organisée il est le plus souvent un des principaux moyens d’anesthesie morale dans le genre du tabac, du vin et autres moyens employés par les hommes pour s’étourdir sur le désordre et le vide de leur existence; et c’est précisément sous ce jour que M. Zola recommande le travail à la jeunesse.

érence entre la lettre de M. Dumas et le discours de M. Zola, sans parler de la différence extérieure qui consiste en ce que le discours de M. Zola est adressé à la jeunesse dont il semble rechercher l’approbation, tandis que la lettre de M. Dumas ne fait pas de compliments aux jeunes gens mais au contraire au lieu de leur inculquer qu’ils sont des personnages importants et que tout dépend d’eux (ce qu’ils ne doivent jamais croire pour être bons à quelque chose) leur signale, leurs défauts habituels, leur présomption et leur légèreté et par cela leur est utile au lieu de leur être nuisible; la grande différence de ces deux écrits consiste en ce que le discors de M. Zola a pour but de retenir les hommes sur la voie dans laquelle ils se trouvent, en leur faisant accroire que ce qu’ils savent est précisément ce qu’il doivent savoir et que ce qu’ils font est précisément ce qu’ils doivent faire tandis que la lettre de M. Dumas leur montre qu’ils ne savent pas le principal de ce qu’ls devraient savoir et ne vivent pas comme ils devraient vivre.

Plus les hommes croiront qu’ils peuvent être amenés malgré eux une force extérieure agissant de soi-même — religion ou science — à ил changement bienfaisant de leur existence et, que pour que ce changement arrive ils n’ont qu’à travailler dans l’ordre établi, plus ce changement sera difficile à accomplir; et là est le défaut principal du discors de M. Zola.

Mais au contraire plus les hommes croiront qu’il ne dépend que d’eux mêmes de changer leurs rapports mutuels et qu’ils peuvent le faire quand ils le voudront en se mettant à aimer les uns les autres au lieu de s’entredéchirer comme ils le font à présent et plus cela deviendra possible. Plus les hommes se laisseront aller à cette suggestion et plus ils seront entraînés à la réaliser. Et c’est là le grand mérite de la lettre de M. Dumas. M. Dumas n’appartient à aucun parti, à aucune religion; il a aussi peu de foi dans les superstitions du passé que dans celles du présent, et c’est précisément à cause de cela qu’il observe, qu’il pense et qu’il voit non seulement le présent, mais aussi l’avenir, comme ceux que l’on appelait dans l’antiquité les voyants. Il paraîtra étrange à ceux qui, en lisant un écrivain, ne voient que le contenu d’un livre et non pas l’âme de l’écrivain, que M. Dumas, l’auteur de la «Dame aux camélias» et de l’«Affaire Clemenceau», ce même Dumas voit l’avenir et prophétise. Mais si bizarre que cela nous paraisse, la prophétie se faisant entendre non pas dans le désert ou sur les bords du Jourdain et de la bouche d’un ermite couvert de peaux de bêtes, mais apparaissant dans un journal quotidien au bord de la Seine — n’en reste pas moins prophétie.

Les paroles de M. Dumas eu ont tous les attributs: 1-e celui de toute prophétie d’être tout à fait contraire à la dispositon générale des hommes au milieu desquels elle se fait entendre; 2-e celui que malgré cela tous ceux qui l’entendent ressentent sa vérité, et 3-e surtout celui que la prophétie pousse les hommes à réaliser ce qu’elle prophétise.

édit que les hommes après avoir tout essayé, se mettront sérieusement à appliquer à la vie la loi de l’amour fraternel et que ce changement se produira beaucoup plus tôt qu’on ne le pense. On peut contester la proximité de ce changement, même sa possibilité, mais il est évident que s’il se produisait, il résoudrait toutes les contradictions, toutes les difficultés et détournerait tous les malheurs dont nous menace la fin de notre siècle.

La seule objection ou plutôt la seule question que l’on puisse faire à M. Dumas, c’est de lui demander pourquoi, si l’amour du prochain est possible, inhérent à la nature humaine, pourquoi il s'est passé tant de milliers d’années (car le commandement d’aimer Dieu et son prochain n’est pas un commandement du Christ mais encore de Moïse) sans que les hommes qui connaissaient ce moyen de se rendre heureux, ne l’aient pratiqué.

Quelle est la cause qui empêche la manifestation dé ce sentiment si naturel et si bienfaisant pour l’humanité?

Il est évident que ce n’est pas assez de dire: aimez vous les uns les autres. Cela se dit depuis 3000 ans, on ne cesse de le répéter sur tous les tons du haut de toutes les chaires religieuses et même laïques; mais les hommes continuent à s’exterminer au lieu de s’aimer comme on le leur prêche depuis tant de siècles. Personne de nos jours ne doute que si les hommes, au lieu de s’entre-déchirer en recherchant chacun leur propre bonheur celui de leur famille ou de leur patrie, s’aidaient les uns les autres, s’ils remplaçaient l’égoïsme par l’amour, s’ils organisaient leur vie sur le principe collectiviste au lieu du principe individualisme, comme le disent dans leur mauvais jargon les sociologues, s’ils s’aimaient entre eux comme ils s’aiment eux mêmes, si au moins ils ne faisaient pas aux autres ce qu’ils ne voudraient pas qu’il leur fût fait, comme cela a été bien dit depuis 2000 ans, la dose de bonheur personnel que recherche chaque homme serait plus grande et la vie humaine en général serait raisonnable et heureuse au lieu d’être ce qu’elle est, une suite de contradiction et de souffrances.

Personne ne doute de ce que si les hommes continuent à s’arracher les uns aux autres la propriété du sol et les produits de leur travail la revanche de ceux qui étaient privés du droit de travailler à la terre et des produits de leur travail ne se fera pas attendre et que tous ceux qui ont été privés de leur droits reprendront avec violence et vengeance tout ce qui leur a été enlevé. Pessonne ne doute non plus de ce que les armements réciproques des nations n'aboutissent à de terribles massacres et à la ruine et à la dégénération de tous les peuples enchaînés dans ce cercle d’armements réciproques. Personne ne doute de ce que l'ordre de choses actuel s’il se prolonge encore pendant quelques dizaines d’années n’aboutisse à une débacle générale.

é cela tous les hommes de notre monde chrétien reconnaissent si ce n’est la loi religieuse de l’amour, la règle morale du même principe chrétien de ne pas faire à son prochain ce qu’ils ne voudraient pas qu’on leur fit et malgré cela continuent à faire tout le contraire de ce qu’ils reconnaissent.

Evidemment il y a une raison majeure, qui les empêche de faire ce qui leur est avantageux, ce qui les sauveraient des dangers qui les menacent et ce que leur dicte leur conscience. Dire que l’amour appliqué à la vie est une chimère! Mais alors pourquoi depuis tant de siècles les hommes se laisseraient ils tromper par ce rêve irréalisable. Il serait temps de le reconnaître. Or les hommes ne peuvent se résoudre ni à suivre dans leur vie la loi de l’amour, ni à abandonner l’idée de le faire. D’où cela vient-il? Quelle est la raison de cette contradiction qui dure depuis des siècles? Ce n’est pas que les hommes de notre temps n’aient le désir ni la possibilité de faire ce que leur dictent à la fois et leur bon sens et le danger de leur état et surtout la loi de Celui qu’ils nomment Dieu et leur conscience, mais c’est qu’ils font précisément ce que M. Zola leur conseille de faire: ils sont occupés, ils travaillent tous à un travail commencé depuis longtemps et dans lequel il est impossible de s’arrêter pour se concentrer, de réfléchir à ce qu’ils sont et ce qu’ils devraient être.

Toutes les grandes révolutions dans la vie des hommes se font dans la pensée. Qu’un changement se produise dans la pensée des hommes et l’action suivra aussi immanquablement la direction de la pensée que la barque suit la direcrion donnée par le gouvernail. Dès sa première prédication Jésus ne disait pas aux hommes: aimez vous les uns les autres (il enseigna l’amour plus tard à ses disciples), mais il disait ce que prêchait avant lui Jean Baptiste — le repentir, le μετανοείτε с. a. d. le changement de la conception de la vie p-μετανοείτε changez votre conception de la vie ou bien vous périrez tous, disait-il. Le sens de votre vie ne peut pas consister dans la poursuite de votre bien-être personnel ou de celui de votre famille ou de votre nation parce que ce bonheur ne peut être atteint qu’au détriment de celui de votre prochain. Comprenez bien que le sens de votre vie ne peut consister que dans l'accomplissement de la volonté de celui qui vous a envoyé dans cette vie et exige de vous non pas la poursuite de vos intérêts personnels mais Г accomplissement de son but à lui, de l’établissement du royaume des cieux comme le disait Jésus.

μετανοείτε, changez de manière de concevoir la vie ou bien vous périrez tous, disait-il il y a 1800 ans, et il ne cesse de le faire à présent par toutes les contradictions et tous les maux de notre temps qui proviennent tous de ce que les hommes ne l’ont pas écouté et n’ont pas accepté la conception de la vie qu’il leur proposait. μετανοείτε, disait-il, ou bien vous périrez tous. Et l’alternative est la même qu’elle l’était il y a 1800 ans. La seule différence est qu’elle est plus pressante de nos jours que du temps de Jésus. S’il était possible il y a 2000 ans du temps de l’empire Romain, même du temps de Charles Quint, même du temps d’avant la révolution et les guerres Napoléoniennes de ne pas voir la futilité, je dirai même l’absurdité des tentatives d’acquérir le bonheur personnel, de la famille, de la nation ou de l’état par la lutte contre tous ceux qui recherchent le même bonheur personnel de la famille ou de l’état, cette illusion est devenue parfaitement impossible de notre temps pour chaque homme qui s'arrêterait ne fût - ce que pour un instant dans sa besogne et réfléchirait à ce qu’il est ce qu’est le monde autour de lui et ce qu’il devrait être. De sort, que si j'étais appelé à donner un conseil unique et celui que je juge le plus utile aux hommes de notre siècle, je ne leur dirai qu’une chose: au nom de Dieu arrêtez vous pour un instant, cessez de travailler, regardez autour de vous, pensez à ce que vous êtes, ce que vous devriez être, pensez à l’idéal.

M. Zola dit que les peuples ne doivent pas regarder en haut, ni croire à une puissance supérieure, ni s'exalter dans l’idéal. Probablement M. Zola sousentend sous le mot idéal, ou bien le surnaturel, c’est à dire le fatras théologique de la Trinité, de l’Eglise, du pape etc. ou bien é, comme il le dit, les forces du vaste monde dans lequel [nous] nous baignons. Et dans ce cas les hommes feront bien de suivre le conseil de M. Zola. Mais c’est que l’idéal n’est ni le surnaturel ni l’inexpliqué. L’idéal est au contraire tout ce qu’il y a de plus naturel et de plus, je ne dirai pas d’expliqué, mais de plus certain pour l’homme.

L’idéal en géometrie c’est la ligne parfaitement droite et le cercle dont tous les rayons sont égaux, en science c’est la vérité pure, en morale la vertu parfaite.

Toutes ces choses la ligne droite comme la vérité pure et la vertu parfaite n’ont jamais existé, mais elles nous sont non seulement plus naturelles, plus connues et plus expliquées

On dit vulgairement que la véritable réalité c’est ce qui existe ou bien que ce n’est que ce qui existe, qui est réel. C’est tout le contraire: la vraie réalité, celle que nous connaissons véritablement, c’est ce qui n’a jamais existé. L’idéal est la seule chose que nous connaissons avec certitude. Ce n’est que grâce à l’idéal que nous connaissons quoi que ce soit, et c’est à cause de cela que ce n’est que l’idéal qui puisse nous guider comme individus et comme humanité dans notre existence. L’idéal chrétien est devant nous depuis 18 siècles, il brille de notre temps avec une telle intensité qu’il faut faire de grands efforts pour ne pas voir que tous nos maux proviennent de ce que nous ne le prenons par pour guide. Mais plus il devient difficile de ne pas le voir, plus certains hommes augmentent d’efforts pour engager les autres à faire comme eux, à fermer les yeux, afin de ne pas le voir. Pour être bien sûrs d’arriver, il faut surtout jeter la boussole par-dessus bord, disent-ils et ne point s’arrêter.

étien ressemblent à des gens qui, pour déplacer quelque objet qui leur gâte l’existence, le tirent dans des directions opposées et n’ont pas le temps de s’accorder sur la direction dans laquelle ils devraient tirer.

Il suffit à l’homme actuel de s’arrêter un instant dans son activité et de réfléchir, de comparer les exigences de sa raison et de son coeur avec les conditions de la vie telle qu’elle est, pour qu’il s’aperçoive que toute sa vie, toutes ses actions sous en contradiction incessante et criante avec sa conscience, sa raison et son coeur. Demandez séparément à chaque homme de notre temps quelles sont les bases morales de sa conduite et presque tous vous diront que ce sont les principes chrétiens ou bien ceux de la justice fondée sur la même loi chrétienne. Et en le disant ils sont sincères. D’après l’état de leur conscience tous ces hommes devraient vivre comme des chrétiens; regardez-les, ils vivent comme des bêtes féroces. De sorte que pour la grande majorité d’hommes de notre monde chrétien, l’organisation de leur vie n’est pas le résultat de leur manière de voir et de sentir, mais de ce que certaines formes nécessaires jadis, continuent d’exister à l’heure qu’il est uniquement par l’inertie de la vie sociale.

Si dans les temps passés, quand les maux produits par la vie payenne n’étaient pas encore aussi évidents et surtout quand les principes chrétiéns n’étaient, pas encore si généralement acceptés, les hommes trouvaient moyen de soutenir consciemment le servage des ouvriers, l’oppression des uns par les autres, la loi pénale et surtout la guerre, il est devenu complètement impossible à l’heure qu’il est d’expliquer la raison d’être de toutes ces institutions. Les hommes de notre temps peuvent continuer leur vie payenne, mais ils ne peuvent plus l’excuser. L’humanité actuelle est arrivée à un tel degré de souffrance à cause de sa fausse conception de la vie et la vraie conception, celle qui donne le vrai bonheur grâce au progrés de l’intelligence humaine est devenue tellement claire et évidente que pour que les hommes de notre temps changent leur vie et l’accordent avec leur conscience; ils n’ont rien à entreprendre, ils n’ont qu’à s’arrêter et interrompre leur besogne. Pour que les hommes changent leur manière de vivre et de sentir il faut avant tout qu’ils changent leur manière de penser et pour qu’un tel changement se produise il faut que les hommes s’arrêtent et qu’ils fassent attention à ce qu’il doivent comprendre. Pour pouvoir entendre ce que leur crient ceux qui voudraient les sauver, ceux qui en chantant et criant roulent vers le précipice, doivent cesser leur vacarme et s’arrêter.

étien s’arrêtent dans leurs travaux et réfléchissent un instaut à leur état et involontairement ils seront amenés à accepter la conception de la vie donnée par le christianisme, conception tellement naturelle, simple et répondant aux besoins de l’esprit et du coeur de l’homme, qu’elle se produit presque d’elle-même dans l’entendement d’un homme qui se serait libéré ne fût-ce que pour un instant de l’enchevêtrement dans lequel le tiennent les complications de son travail et du travail des autres.

Le festin est servi depuis 18 siècles, mais l’un ne vient pas parce qu’il vient d’acheter un terrain, l’autre parce qu’il se marie, un troisième parce qu’il faut qu’il aille essayer ses boeufs, un quatrième parce qu’il construit un chemin de fer, une usine, est occupé à une oeuvre de missionnaire, travaille au parlement, à une banque, à son ouvrage scientifique, artistique ou littéraire. Personne depuis 2000 ans n’a le loisir de faire ce que conseillait Jésus au commencement de sa prédication — de regarder autour de soi, de penser aux résultats de notre travail et de se demander: que suis-je? Pourquoi? Serait-il possible que cette force qui m’a produit avec ma raison et mon désir d’aimer et d’être aimé ne l’ai fait que pour que m’étant imaginé que le but de ma vie est mon bien-être personnel, que ma vie m’appartient et que j’ai le droit d’en disposer de même que de la vie des autres êtres comme il me plaira, j’arrive enfin à la conviction que ce bien-être personnel, de la famille ou de la patrie que je poursuivais ne peut être atteint et que plus je m’efforcerai à l’atteindre, plus je me trouverai en contradiction avec ma raison et mon désir d’aimer et d’être aimé et plus j’éprouverai de désenchantement et de souffrances.

Et n’est-il pas plus probable de supposer que n’étant pas venu au monde spontanément mais d’après la volonté de Celui qui m’y a envoyé, ma raison et mon désir d’aimer et d’être aimé ne m’ont été donnés que pour me guider dans l’accomplissement de cette volonté qui m’a produit?

Une fois cette μετανοία accomplie dans la pensée de l’homme, la conception de la vie payenne et égoïste remplacée par la conception chrétienne et l’amour du prochain deviendrait aussi naturel que l’est à présent la lutte et l’égoïsme.

Et une fois l’amour du prochain devenu naturel à l’homme, les nouvelles conditions de la vie chrétienne se formeraient de soi-même, tout comme dans un lêquide saturé de sel les cristaux se forment de soi-même dès qu’on cesse de le remuer. Et pour que cela se produise et que les hommes s’organisent conformément à leur conscience il ne leur faut aucun effort positif; ils n’ont au contraire qu’à s’arrêter dans les efforts qu’ils font. Si les hommes employaient seulement le centième de l’énergie qu’ils emploient à présent à toutes leurs occupations matérielles, contraires à leur conscience, à éclairer autant que possible les données de cette conscience, à les exprimer aussi clairement que possible, à les populariser et, surtout, à les pratiquer, et beaucoup plustôt et plus facilement que nous ne le pensons, s’accomplirait au milieu de nous ce changement que prédit non seulement M. Dumas, mais qu’ont prédit tous les prophètes, et les hommes acquerraient le bien que leur promettais Jésus par sa bonne nouvelle. «Recherchez le royaume des cieux et tout le reste vous sera accordi». 

Редактор парижского журнала «Revue des revues», предполагая, как он указал мне это в своем письме, что мнение двух известных писателей о состоянии умов в настоящее время будет не безинтересным для меня, прислал мне две вырезки из французских газет, содержащих в себе речь Золя, произнесенную на товарищеском банкете студентов, и письмо Дюма к редактору «Голуа». Эти документы имели действительно глубокий интерес для меня, как по причине известности их авторов и их живого интереса к современности, так и потому, что трудно в настоящей литературе найти более краткие, энергичные и яркие выражения о двух самых основных силах, составляющих равнодействующую, движущую человечество: первая — сила привычки, рутина, которая старается удержать его на той дороге, по которой оно шло до сих пор, вторая — это дорога разума и любви, ведущая человечество к свету.

Г-н Золя не одобряет новейших руководителей французской молодежи, рекомендующих ей веру, которая кажется ему ни достаточно ясной, ни достаточно определенной, и со своей стороны предлагает ей верить в то, что является совершенно ясным и определенным — в науку и труд. Существует один малоизвестный китайский философ Лаодзи, основатель религиозного учения (первый и лучший перевод его книги «О пути добродетели» на французский язык принадлежит Станиславу Жюльену), поставившего в основу своего учения тао — слово, которое переводится «путем, добродетелью, истиной». Таким образом, тао может быть достигнуто только неделанием, согласно переводу Жюльена.

По учению Лаодзи, все несчастия человечества происходят не оттого, что люди пренебрегают выполнением того, что нужно, но оттого, что они делают то, что не нужно. Так что, если бы люди соблюдали, как он говорит, неделание, они бы избавились не только от всех личных бедствий, но еще и от тех, какие присущи всякой форме правления, т. е. от того, чем особенно озабочен китайский философ. Мысль Лаодзи кажется странной, но нельзя не согласиться с его мнением, когда мы рассмотрим результаты, к которым приводят дела огромного большинства людей нашего времени.

Пусть все люди трудятся с постоянством, и труд сделает их «жизнь здоровой, радостной и избавит их от бесчисленных мучений». Трудиться? Но над чем? Фабриканты и продавцы опиума, табака, водки, биржевые спекулянты, изобретатели и фабриканты истребительных машин, все военные и прочие люди работают, но совершенно очевидно, что человечество только выиграло бы, если бы все эти трудящиеся прекратили свою работу.

— плоды их научной работы. Один, как он заявляет, разрешил окончательно вопрос христианской гносеологии, другой написал книгу о космическом эфире, третий разрешил социальный вопрос, четвертый — восточный, пятый написал теософическое обозрение, шестой в громадном томе разрешил проблему коня в шахматной игре.

Все эти люди усердно работают и во имя науки, но, мне кажется, я не ошибусь, если скажу, что время и труд моих корреспондентов были употреблены не только бесполезно, но еще и вредно, потому что не только одни эти люди работают, но тысячи других людей заняты: одни изготовлением бумаги, шрифтов, машин, необходимых для печатания их работ. Наконец, нужно кормить, одевать и содержать всех этих тружеников науки.

Работать во имя науки? Но ведь дело в том, что слово наука имеет такой широкий смысл и смысл столь мало определенный, что иногда то, что одни люди рассматривают как науку, другие — как пустое, праздное занятие, — и такое суждение высказывается не только профанами, но и самими жрецами науки.

В то время как ученые спиритуалисты рассматривают юриспруденцию, теологию и философию как науки наиболее необходимые, позитивисты эти же самые науки считают пустяками, не имеющими никакой научной ценности, и, наоборот, позитивисты чтут особенно как науку всех наук — социологию, которая рассматривается теологами и философами-спиритуалистами как набор ненужных и произвольных утверждений и наблюдений.

мнения.

Да и кроме того, разве каждый год не приносит нам новых научных открытий, которые, изумив сначала обывателей целого мира и доставив славу и богатство изобретателям, впоследствии признаются смешными заблуждениями ими же самими.

Всем нам известно, что римляне считали за особенную науку, за наиболее необходимое занятие, которым они гордились перед варварами, — риторику, т. е. словесное упражнение, над которым мы теперь смеемся и не считаем наукой. Так же нам трудно в настоящее время понять состояние умов средневековых ученых, которые были вполне уверены, что вся наука заключается в схоластике.

главным образом внимание ученых нашего века, знаний, считающихся наукой, находятся, конечно, и такие, которые будут иметь для наших потомков ту же ценность, какую имеет для нас риторика древних и схоластика средневековья.

тех, против кого он выступает, — одна и та же, т. е. вера, как об этом говорит он сам.

как знание, становится религией для их потомков. Всё, что принимается обыкновенно за религию, чаще всего является наукой прошлого, тогда как то, что обыкновенно считается знанием, является для большинства религией настоящего.

Мы говорим, что утверждение евреев, что мир был создан в течение шести дней, что сыновья будут наказаны за грехи отцов, что некоторые болезни могут быть исцелены созерцанием змеи, суть данные религии, в то время как утверждение наших современников, что мир возник сам собой, вращаясь вокруг центра, который везде, что всё происходит от борьбы за существование, что преступники — продукты наследственности, что существуют микроорганизмы в виде запятых, которые вызывают известные болезни, — суть данные науки, но легко видеть, перенесясь воображением в мышление древнего еврея, что для него создание мира в шесть дней, змея, исцеляющая больных, и прочее... были данными науки на ее высшей степени развития, совсем как для человека нашего времени закон Дарвина, запятые Коха, наследственность и т. д. Как евреи верили не в сотворение мира в шесть дней, исцеляющего змея и другое... но в непогрешимость своих священников и тем самым во все их утверждения, таким же образом большая часть цивилизованных людей нашего времени верит не в формирование миров через вращение, не в наследственность, не в запятые, но верит в непогрешимость некоторых светских священников, так называемых ученых, утверждающих с тем же апломбом всё то, что они претендуют знать.

Позволю себе еще указать на то, что я замечал многократно: так же как жрецы древних, которых никто не проверял, кроме их же сослуживцев, так и жрецы науки с одинаковым бесстыдством позволяли себе отступление от истины исключительно из удовольствия удивлять и мистифицировать свой народ. Большая часть того, что называется религией, есть только суеверие прошлого; большая часть того, что называется наукой, есть не что иное, как суеверие настоящего. Соразмерность же заблуждения и истины осталась, как я предполагаю, приблизительно та же. Следовательно, трудиться во имя веры во что бы то ни было, религии или науки, есть не только сомнительное средство для улучшения существования людей, но является опасным средством, могущим принести больше зла, чем добра.

или научный принцип, на служение которому была отдана вся жизнь, — было только смешным заблуждением.

Кроме этого, перед тем как прочесть речь г-на Золя, в которой труд сам по себе, каков бы он ни был, возведен в заслугу, я всегда был удивлен утвердившимся в Европе мнением, что труд есть род добродетели.

замечал обратное. Не говоря уже об эгоистическом труде, целью которого является личное благополучие или слава того, кто трудится, что всегда плохо, труд заключает в себе гордость своей работы, что делает не только муравья, но и человека жестоким. Кто из нас не знает этих людей, не поддающихся ни правде, ни добру, всегда настолько занятых, что у них не только нет времени творить добро, но и спросить себя, не является ли их работа, которой они себя отдают, вредной. Вы говорите этим людям: ваша работа бесполезна и может быть пагубна. Имеются причины: подождите, рассмотрим сущность дела. Они даже вас не слушают и отвечают с иронией: Хорошо вам рассуждать. Разве у меня есть время спорить — я работал всю жизнь, а работа не ждет; мне надо издавать ежедневную газету с полмиллионом подписчиков, мне надо организовать войско, мне надо строить Эйфелеву башню, устраивать выставку в Чикаго, прорывать Панамский перешеек, сделать изыскания о наследственности, по телепатии или о том, сколько раз тот или другой классический автор употребил такое-то и такое-то слово. Величайшие злодеи человечества Нерон, Петр I были постоянно заняты, ни на минуту не оставаясь сами с собой без занятий или увеселений.

Но если даже трудолюбие не есть порок, то ни в каком случае оно не может считаться заслугой. Труд так же мало может быть добродетелью, как питание. Труд есть потребность, лишение которой составляет страдание. Возведение труда в достоинство есть такое же уродство, каким бы было возведение питания человека в достоинство и добродетель. Единственным объяснением значения, приписываемого труду в нашем обществе, является то, что наши предки возвели праздность в признак благородства, почти в заслугу, а люди нашего времени не вполне освободились от этого пpедpacсудка. Труд, упражнение наших органов не является заслугой, потому что труд есть всегда необходимость для каждого человека, так же как и для каждого животного, как о том одинаково свидетельствуют прыжки теленка, привязанного веревкой, а в нашем обществе — глупейшие упражнения, которым предаются богатые, хорошо питающиеся люди, не находящие более полезного и более разумного употребления своим умственным способностям, как сочинение и чтение журнальных статей и романов, игра в шахматы и в карты, гимнастика, фехтование, лаун-теннис, бега и другие упражнения для своих мускулов. По моему мнению, труд не только не есть добродетель, но в нашем ложно организованном обществе есть большею частью нравственно анестезирующее средство, вроде табака, вина и других средств, употребляемых людьми, чтобы одурманить себя, отвлечь от беспорядка и пустоты их существования; а г-н Золя именно с этой точки зрения рекомендует молодежи труд.

Дюма не делает молодым людям комплиментов, а наоборот, вместо того чтобы внушать юношам, что они очень важные люди и что всё от них зависит (о чем они отнюдь не должны думать, если хотят быть на что-нибудь пригодными), он указывает им их обычные недостатки, их самонадеянность и их легкомыслие, благодаря чему его письмо является не вредным, а полезным для молодых людей; главная разница этих двух статей заключается в том, что речь г-на Золя имеет целью остановить людей на том пути, на котором они стоят, уверяя их в том, что то, что они знают, и есть то самое, что им нужно знать, и то, что они делают, есть именно то, что они должны делать, в то время как письмо Дюма указывает им, что они не знают того самого главного, что им нужно знать, и что они живут не так, как должны были бы жить. Чем люди больше будут верить в то, что они могут быть приведены, помимо их воли, чем-то внешним, действующим само собою — религией или наукой — к какой-то благотворной перемене в своей жизни, и что для того, чтобы это произошло, они должны работать в установленном порядке, тем труднее совершится это изменение. И в этом главный недостаток речи г-на Золя. Но, напротив, чем более люди будут верить тому, что от них самих зависит перемена их взаимоотношений и что они могут исполнить это, если начнут любить друг друга, вместо того чтобы истреблять один другого, как они это делают теперь, — они убедятся, что перемена к лучшему наступит. Чем более люди поддадутся этому внушению, тем скорее они захотят его осуществить. И в этом главное достоинство письма г-на Дюма. Он не принадлежит ни к какой партии, ни к какой религиозной секте; он так же мало верит в суеверие прошедшего, как и в суеверие настоящего, и только благодаря этому он сам наблюдает, сам думает и видит не только настоящее, но и будущее, как видели те люди, которых в древности называли ясновидящими пророками. Тем, которые, читая сочинения писателя, видят только содержание книги, а не душу писателя, покажется странным, что г-н Дюма — автор «Дамы с камелиями» и «Дела Клемансо», этот самый Дюма видит будущее и пророчествует о нем. Но сколь бы это ни казалось нам странным, пророчество слышится не в пустыне или на берегах Иордана и не из уст отшельника, покрытого звериной кожей, а появляется в ежедневной газете на берегах Сены, — тем не менее пророчество остается пророчеством. В словах г-на Дюма все данные: во-первых, как и всякое пророчество, оно совершенно противоположно всеобщему настроению людей, среди которых оно раздается; во-вторых, что люди, слышащие его, чувствуют его правдивость, и, в-третьих, особенно то, что пророчество побуждает людей к осуществлению того, что оно предсказывает. Г-н Дюма предсказывает, что люди, испробовав всё, начнут серьезно применять в жизни закон братской любви и что эта перемена произойдет гораздо раньте, чем думают. Можно оспаривать близость такой перемены и даже ее возможность, но очевидно, что, если бы она произошла, она бы разрешила все противоречия, все трудности и отвратила бы все несчастия, угрожающие концу нашего века. Единственное возражение, или, вернее, вопрос, который можно сделать г-ну Дюма, это спросить его: если любовь к ближнему возможна, присуща человеческой натуре, почему же прошло столько тысяч лет (потому что заповедь о любви к богу и своему ближнему еще до Христа была дана Моисеем), а люди, знающие, что надо делать, чтобы стать счастливыми, не исполняли этой заповеди.

Что же является причиной, мешающей обнаруживанию этого столь естественного и столь благодетельного для человечества чувства?

Очевидно, что недостаточно только сказать: любите друг друга. Об этом говорится уже в течение 3000 лет. Это повторяется на все голоса с высоты всех религиозных и даже светских кафедр, но люди всё продолжают истреблять друг друга вместо взаимной любви, проповедуемой им в течение стольких веков. Никто, конечно, в наши дни не сомневается, что люди, вместо того чтобы терзать друг друга, гоняясь за собственным счастьем или счастьем своей семьи, помогли бы друг другу, если бы заменили эгоизм любовью, если бы они строили свою жизнь на принципе коллективизма вместо принципа индивидуализма, как говорят на своем плохом жаргоне социологи, если бы они любили друг друга, как самих себя, если бы они не делали друг другу того, чего они не желают самим себе, как об этом было хорошо сказано 2000 лет тому назад, — размер личного счастья, которое ищет для себя каждый человек, увеличился бы, и жизнь всего человечества стала бы разумной и счастливой, вместо того чтобы оставаться тем, что она есть, — цепью противоречий и страданий.

труда, не заставит себя ждать и что все, лишенные своих прав, отнимут с мстительной жестокостью всё у них отнятое.

сомневается в том, что, если нынешние порядки продолжатся еще несколько десятков лет, — всё это приведет к общей катастрофе.

Кроме того, все люди нашего христианского мира признают если и не религиозный христианский закон любви, то закон нравственный того же христианского принципа: не делать своему ближнему того, чего сам себе не хочешь, и, несмотря на это, продолжают делать обратное тому, что они признают.

Очевидно, что есть важная причина, мешающая людям делать то, что им выгодно, то, что их может спасти от угрожающих им опасностей, и то, что подсказывает им их совесть. Говорят, что любовь в применении к жизни есть химера! Но тогда зачем же в течение стольких веков люди позволяли себя обманывать этой неосуществимой мечтой? Пора бы уже это признать. Но люди никак не могут решиться ни следовать в своей жизни закону любви, ни отказаться от этой идеи. Отчего же это происходит? Какая же причина этого противоречия, которое длится уже целые века? Не оттого, что люди нашего времени не имеют ни желания, ни возможности делать то, что диктует им и здравый смысл, и опасность их положения, и, в особенности, закон того, кого они называют богом, и их совесть, но потому, что они делают именно то, что им советует делать г-н Золя: они заняты, они все трудятся над одной уже давно начатой работой, которая им не позволяет остановиться, чтобы сосредоточиться и подумать о том, что они из себя представляют и какими они должны бы быть.

Все великие перемены в жизни людей совершаются только в мысли. Если в сознании человека происходит перемена, действие его неизбежно отразит направление мысли, подобно барке, следующей за поворотом руля.

μετανοεῖτε, т. е. полную перемену всех жизненных основ, μετανοεῖτε, измените свое понимание жизни, иначе все погибнете, говорил он. Смысл вашей жизни не может состоять в том, чтобы каждый из вас искал отдельного блага своей личности или блага вашей семьи или вашей нации, потому что такое счастье не может быть достигнуто без вреда вашему ближнему. Поймите то, что смысл вашей жизни может быть только в исполнении воли того, кто послал вас в нее и требует от вас не служения вашим личным целям, а его цели, состоящей в установлении царства небесного, как говорил Христос.

Μετανοεῖτε измените ваше понимание жизни, иначе все погибнете, говорил он 1800 лет тому назад и не перестает напоминать об этом до сих пор. Все противоречия и несчастья нашего времени происходят оттого, что люди его не послушали и не восприняли ту основу жизни, которую он предлагал. Μετανοεῖτε, измените ваше понимание жизни, — говорил он, — иначе вы все погибнете. Альтернатива осталась та же, что была 1800 лет тому назад. Единственная разница в том, что эта альтернатива является еще более настоятельной в наши дни, чем во время Христа. Если было возможно 2000 лет тому назад, во времена Римской империи, даже Карла V, даже в предреволюционное время и наполеоновских войн, не видеть пустоты, я сказал бы абсурдности, попыток достичь личного счастья, счастья семьи, нации или государства борьбой против тех, которые добиваются того же личного счастья, счастья семьи или государства, такая иллюзия оказалась бы совершенно невозможной в наше время для каждого человека, который оторвался от своей работы, хотя бы на мгновение, для того чтобы задуматься над тем, каков он сам, каково окружающее его общество и каким он должен быть. Итак, если бы мне предложили дать единый совет, совет, который я считаю наиболее полезным для людей нашего века, я бы сказал им только одно: ради бога, остановитесь хоть на мгновение, перестаньте работать, оглянитесь вокруг, подумайте, что вы из себя представляете и какими бы вы должны были быть, подумайте об идеале.

Г-н Золя говорит, что народы не должны смотреть ввысь, ни верить в какую-то высшую силу, ни восторгаться идеалом. Вероятно, г-н Золя подразумевает под словом идеал или что-то сверхъестественное, т. е. теологическое пустословие о троице, о церкви, о папе и т. д.... или необъяснимые, как он говорит, силы огромного мира, в которых мы купаемся. И в этом случае люди хорошо сделают, если последуют совету г-на Золя. Но дело в том, что идеал не является ни сверхъестественным, ни необъяснимым. Наоборот, идеал — это есть самое естественное и сверх того, я не скажу объяснимое, но самое достоверное для человека.

В геометрии идеалом считается совершенно прямая линия и круг, все радиусы которого одинаковы, в науке — непреложная истина, в нравственности — совершенная добродетель. Все эти вещи, как прямая линия, непреложная истина и совершенная добродетель, никогда не существовали, но они для нас не только наиболее естественны, известны и объяснимы, чем все наши другие познания, но это единственные вещи, в которых мы уверены.

— это есть то, что никогда не существовало. Идеал есть единственная вещь, которую мы с уверенностью признаем. Только благодаря ему мы что-то знаем, и в силу этого только идеал может нами руководить, как отдельными людьми, так и всем человечеством. Христианский идеал стоит перед нами уже в течение 18 столетий. Он сияет в наше время с такой силой, что надо делать большие усилия, чтобы не видеть, что все наши бедствия происходят оттого, что мы не делаем его своим путеводителем. Но чем труднее не видеть это, тем более стараний прилагают некоторые люди, чтобы заставить других поступать так, как поступают они, — закрывать глаза и ничего не видеть. Чтобы быть вполне уверенным в достижении, надо забросить компас за борт, говорят они, и не останавливаться.

куда следует его тащить.

Современному человеку достаточно остановиться на мгновение в своей деятельности, призадуматься и сопоставить требования разума и сердца с условиями жизни как таковой, чтобы он заметил, что вся его жизнь и все его поступки находятся в непрестанном и вопиющем противоречии с его совестью, разумом и сердцем. Спросите отдельно каждого человека нашего времени о том, каковы моральные основы его поведения, и почти все вам скажут, что это христианские принципы, или же принципы справедливости, основанные на том же христианском законе. И все они искренни. Соответственно с их совестью все эти люди должны были бы жить по-христиански, но посмотрите, они живут, как звери. Таким образом, для огромного большинства людей нашего христианского мира устройство их жизни не есть результат их манеры видеть и чувствовать, но того, что некоторые формы, необходимые когда-то, продолжают существовать и сейчас единственно благодаря инертности социальной жизни.

Если в прошлом, когда несчастия языческой жизни не были еще столь очевидны и особенно когда христианские принципы не были еще так общеприняты, люди находили возможным сознательно поддерживать рабство рабочих, угнетение одних другими, карательные законы и особенно войну, в наше время совершенно невозможно объяснить смысл всех этих установлений. Люди нашего времени могут продолжать вести языческий образ жизни, но они не могут его оправдывать. Современное человечество дошло до такой степени страдания из-за ложного понимания жизни, а верное ее восприятие, то, которое дает настоящее счастие, благодаря прогрессу человеческого разума, стало таким ясным и очевидным, что для того, чтобы люди нашего времени изменили свою жизнь, согласуя ее со своей совестью, им больше нечего предпринять, им остается лишь остановиться и прервать свой труд. Для того, чтобы люди изменили свой образ жизни и свои чувства, надо, прежде всего, чтобы они изменили свой образ мышления, а для того, чтобы такое изменение произошло, — необходимо, чтобы они остановились и обратили внимание на то, что они должны понять. Чтобы люди, с криком и пением несущиеся к пропасти, услыхали то, что кричат им те, которые хотят спасти их, они должны остановиться и прекратить этот содом.

настолько естественное и простое и отвечающее потребностям ума и сердца, что оно возникает почти само собой в разуме человека, освободившегося, хотя бы на мгновение, от пут, связавших его трудностей как своей работы, так и работы других.

Пир готов уже 18 веков тому назад, но один не приходит потому, что только что купил землю, другой — потому, что он женится, третий испытывает своих быков, четвертый — строит железную дорогу, завод, занят миссионерством, работает в парламенте, в банке, над научной, артистической или литературной работой. И никто в течение 2000 лет не удосужился поступать так, как учил Христос в начале своей проповеди, — оглянуться вокруг себя, подумать о результатах нашей работы и спросить себя: каков я? зачем? Разве возможно, чтобы та сила, которая меня породила с моим разумом и моим желанием любить и быть любимым, сделала это только для того, чтобы я вообразил, что цель моей жизни есть мое личное благополучие, что моя жизнь принадлежит мне и я имею право ею располагать так же, как и жизнью других людей, по моему усмотрению, и я прихожу, наконец, к убеждению, что это личное благосостояние, благосостояние семьи или родины, которого я добивался, не может быть достигнуто, и чем более я прилагаю усилий к его достижению, тем в большем противоречии я буду находиться с моим разумом и с моим желанием любить и быть любимым, и тем больше мне придется испытывать разочарования и страдания. И не вероятнее ли предположить, что я явился на свет не добровольно, но волею пославшего меня, а мой разум и мое желание любить и быть любимым были мне даны, чтобы руководить мною в исполнении той воли, которая меня произвела?

μετανοια воспринято человеческой мыслью — языческое и эгоистическое понятие жизни, замененное христианским понятием и любовью к ближнему, станет таким же естественным, какими является в настоящее время борьба и эгоизм.

И как только любовь к ближнему станет для человека естественной, новые условия христианской жизни образуются сами собой, совсем как в жидкости, насыщенной солью, образуются кристаллы, как только перестают ее взбалтывать. И для того, чтобы это осуществилось и люди поступали сообразно их совести, не нужно делать никаких положительных усилий; наоборот, им нужно приостановить все свои усилия.

и выразить его как можно яснее, сделать его общенародным и особенно исполнить его, тогда гораздо скорее и проще, чем мы можем себе представить, совершилась бы та перемена, которую предсказывал не только г-н Дюма, но и все пророки, а люди приобрели бы то благо, которое им обещал Иисус своей благой вестью: Ищите царства божия и правды его, а остальное приложится вам.

Примечания

ИСТОРИЯ ПИСАНИЯ

«Le non agir» является переводом статьи Толстого «Неделание» на французский язык, которая была написала под впечатлением речи Э. Золя, обращенной к студентам, и письма А. Дюма-сына к редактору газеты «Gaulois».[280]

«Неделание» было начато 9? июня 1893 г., а 19 июня Толстой уже послал ее для перевода и напечатания корреспонденту французской газеты «Revue de famille» Вилло (Villot), в то время сотруднику одной французской фирмы в Петербурге, неоднократно обращавшемуся к Толстому с просьбой дать что-нибудь из его новых сочинений для газеты.[281]

Вилло была послана не окончательно отделанная рукопись, и Толстой был намерен «пересмотреть» ее и дополнить, о чем он и написал ему 27? июня 1893 г., прося поскорее прислать как русский текст этой статьи, так и французский перевод ее.[282]

В начале июля Толстой получил от Вилло и то и другое и принялся за исправление как русского текста, так и французского. Работа продолжалась более месяца. Толстой радикально переработал перевод Вилло, создав, таким образом, как бы новую редакцию статьи на французском языке.

Сохранилось восемь рукописей перевода статьи на французский язык. Семь рукописен описаны под №№ 19—25 в комментариях к русскому тексту статьи «Неделание» (т. 29, стр. 412—413), причем первая рукопись, присланная Вилло Толстому, с заглавием, данным переводчиком: «Du mouvement des idées dans les écoles en France» («О идейном движении в школах Франции»), ошибочно поставлена четвертой в порядке описания рукописей перевода.[283] Восьмая рукопись, представляющая собой беловую копию окончательной редакции перевода статьи, не была известна редактору статьи «Неделание» и поэтому в т. 29 не учтена. Эта рукопись составлена из 43 лл. почтового формата и переписана неизвестной рукой с незначительными исправлениями Толстого. Она является, повидимому, дубликатом рукописи, посланной Вилло после исправления перевода. По тексту она во многом: отличается от седьмой рукописи, описанной в т. 29 под № 25.

«Неделания» был возвращен в Петербург Вилло, откуда и был отправлен в Париж. Однако редакция «Revue de famille» получила статью с опозданием. «Неделание» по-русски было опубликовано в № 9 журнала «Северный вестник» за 1893 г. С этого текста был сделан спешно перевод корреспондентом «Revue des revues» и напечатан в № 4 (октябрь) этого журнала за 1893 г. и затем перепечатан рядом французских газет и журналов.

Публикация этой статьи в «Revue des revues» вызвала неудовольствие Толстого из-за ее плохого перевода, о чем он и написал 10 декабря 1893 г. директору журнала «Revue des revues» Жану Фино (Jean Finot)[284].

Перевод же Толстого статьи «Неделание» остался неопубликованным.

В настоящем издании перевод статьи «Неделание» печатается по восьмой рукописи с заглавием «Le non agir».

—410.

281. См. т. 66, стр. 360.

282. Там же, стр. 359—360.

284. См. т. 66, стр. 441—443.

Неделание
Примечания

Раздел сайта: